Interview de l'artiste peintre Miriam Naili

Lorsque j'ai découvert les peintures de Miriam Naili, j'ai de suite été saisi par la force des regards de ses portraits féminins.
Toutes les femmes peintes par l'artiste ont un regard qui exprime une émotion. C'est ce qui attire et qui permet de passer du temps devant un portrait réalisé par Miriam Naili. On ne reste jamais indifférent.
Dans les portraits de Miriam Naili, on peut se référer à des artistes tels que Marie Laurencin ou encore Modigliani. Mais au final, l'artiste a une vraie personnalité. Un sens unique de la finesse du trait et de l'harmonie des couleurs.
Chaque portrait de l'artiste peut se regarder comme un récit. Ces visages nous content des histoires. C'est pour toutes ces raisons que j'ai contacté cette artiste.
Avec gentillesse, Miriam Naili a accepté de répondre à mes questions. Interview : 

Dimitri : Quel a été votre parcours artistique ? 

Miriam Naili : Mon premier contact avec le dessin remonte à ma prime enfance. Mon père dessinait et y prenait beaucoup de plaisir. Il suscitait chez moi une grande admiration. C'est donc tout naturellement que je me suis mise à dessiner comme lui. A 15 ans, j’ai découvert la méthode Parramon et me suis passionnée assez rapidement pour le portrait.

Je n’ai jamais cessé de dessiner jusqu’à ma rencontre avec le pastel qui a été l’élément déclencheur de ma passion.
En 2006, j’ai obtenu la côte Artprice, puis un peu plus tard, une médaille de l’Académie des Arts Sciences et Lettres. Depuis, l’aventure continue. J’expose de temps en temps en galerie à Paris, je me déplace sur des salons en province. J’expose aussi dans des lieux de la vie quotidienne : au café, au restaurant, chez le coiffeur, et bientôt dans une boulangerie de ma rue à la demande de la patronne.
Il y a quelques années, j’ai créé un groupe sur Facebook dédié aux peintres du monde entier, pour les aider à sortir de l’isolement, échanger sur les pratiques et toutes sortes de sujets. Le groupe ARTISTES PEINTRES compte aujourd’hui plus de 7000 membres.

Dimitri : Comment définiriez-vous votre art et votre façon de travailler ?

Miriam Naili : Je ne sais s’il m'appartient de définir mon travail, je laisse ce soin aux analystes de l'art. J’ai choisi le pastel sec qui, par sa légèreté et son comportement diffus et aérien, me permet d’exprimer la volatilité de l’âme. Chaque portrait reflète une impression que j’espère universelle. Il revient à chacun d’y trouver un écho à son monde intérieur.

Dimitri : Quels sont les peintres que vous admirez, ou qui peuvent vous inspirer ?

Miriam Naili : J’aime les peintres qui déclenchent chez moi une émotion. Qu’elles soient d’hier ou d’aujourd’hui, les œuvres qui me touchent ont toutes quelque chose à voir avec l’humain, sa présence, sa fragilité, la trace qu’il laisse : un mouvement, un sourire, un regard, une ombre, une lumière.
Esquisses rupestres, fresques italiennes de l’Antiquité, peintures de la Renaissance, œuvres classiques, impressionnistes, préraphaélites, orientalistes, expressionnistes. Tout me charme, pourvu qu’il y ait un supplément d’âme, une émotion, un élan de cœur.
Si je ne devais citer qu’un peintre ce serait Modigliani. J’ai aimé très tôt son univers, ses couleurs, ses portraits, sa personne et son histoire. Après, ce qui me gênait dans sa peinture, c’était l’absence de regard. Tant de choses peuvent s’exprimer par le regard, alors pourquoi s’en priver en peinture ?

Dimitri : Vos portraits féminins captivent par la force de leurs regards, exprimer des émotions est important pour vous ?

Miriam Naili : Je n’envisage pas l’Art sans l’émotion. Cela est valable pour toutes les formes d’art d’ailleurs : la musique, la danse, la photographie, la sculpture, le cinéma, etc… L’art, en soi, est émotion.
Lorsque j’expose et que je vois une personne s’interroger ou se mettre à pleurer devant un portrait, je me dis que c’est gagné ! Ce que j’ai posé là sur le papier, cette poudre, ce trait, véhiculent une impression que le spectateur emporte avec lui, dont il se souviendra longtemps. Cela me rend heureuse.

Dimitri : Quelles sont les femmes qui vous inspirent pour vos œuvres ?

Miriam Naili : Ce qui m’intéresse avant tout, c’est l’âme et ses méandres. Mon travail consiste à jouer sur les gammes des sentiments : joie, tendresse, amour, jalousie, colère, tristesse, nostalgie, mélancolie, désir…

Toutes les postures de l’âme humaine m’intéressent. Elles sont nombreuses.

Chaque jour m’apporte son lot de belles impressions qui me donnent envie de peindre. La vie parisienne m’offre une multitude de visages croisés furtivement ici ou là, dans la rue, à la terrasse d’un café, dans le métro…
Toutes les femmes et chacune d’elles en particulier sont une source d’inspiration.