dimanche 19 avril 2020

Les années mannequin homme


C'est en faisant du rangement, il faut bien s'occuper par les temps actuels, que je suis tombé sur mon tout premier book de mannequin.
Le pauvre book était au fin fond d'un carton, oublié, il attendait sagement qu'une personne curieuse l'ouvre de nouveau.
Ce book je l'avais fait avec ma première agence de mannequins, dans laquelle je m'étais présenté après avoir été repéré dans la rue par un directeur de casting.
Le fameux directeur de casting recherchait un jeune homme frêle avec un visage enfantin pour représenter une marque de chaussures. Le photographe de cette campagne publicitaire fut Oliviero Toscani, un des photographes les plus humbles et gentils avec lesquels j'ai travaillé.


Nous sommes au début des années 2000, les critères changent. Les mannequins hommes musclés aux mâchoires carrées sont passés de mode. Place aux garçons filiformes.
Et ça tombe bien pour moi ! Je suis grand et longiligne, maigreur qui d'ailleurs me complexait.
Je pose pour différents photographes, mon book propose bientôt un large style de photos. L'agence veut des photos de moi principalement en noir et blanc, j'ai plus le profil mannequin mode que commercial.
Les photos avec une marinière sont indispensables : << Si Jean-Paul Gaultier tombe dessus, il va adorer >> me dit ma bookeuse... Par malchance, Jean-Paul Gaultier n'est jamais tombé dessus.


Puis commencent les castings, et je me retrouve avec des garçons tous plus parfaits les uns que les autres, moi qui me trouve imparfait.
Ma petite maman, ancien mannequin, me rassure, me disant que ce qui va faire la différence, c'est une attitude, une manière de bouger, de s'approprier un vêtement. Comme elle a raison.
Chez un mannequin homme, les critères sont très différents par rapport aux femmes. On a le droit d'avoir une personnalité, c'est même ce qui va permettre de décrocher des contrats.
Du beau gosse style acteur américain, au dandy, en passant par le garçon fragile ou le bad boy, tous peuvent travailler. Les créneaux sont nombreux.


J'ai su dès les premiers castings que je ne deviendrais pas un top model. Pas assez ambitieux, ni la carrure, et surtout, je n'ai jamais voulu lâcher mes études.
Beaucoup de mannequins hommes poursuivent leurs études ou travaillent à côté. Le mannequinat reste un moyen simple pour gagner de l'argent.
J'étais heureux de bien vivre de ce job, mais surtout je m'en suis servi pour découvrir tous les côtés créatifs du monde de la mode.
Il est passionnant d'assister à l'élaboration d'une collection, de découvrir les croquis d'un styliste, ou d'entrer dans l'univers d'un photographe. C'est là que ma passion de l'illustration de mode est née.
Ces années de mannequinat ont été, dans mon cas, très agréables et j'ai vraiment aimé cette profession.
Oui, les castings sont parfois fatigants, on est jugé en permanence sur une image, le respect n'est pas toujours au rendez-vous, mais j'ai préféré me focaliser sur le positif.
Je savais qu'être mannequin n'était qu'une étape, alors j'ai profité de ces moments.
Ce book, et les photos qui le composent, sont de bons souvenirs. 



1 commentaire:

  1. Je me souviens de votre ancien blog où vous présentiez différentes tenues.
    A présent place aux dessins toujours réussis!!

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