dimanche 1 novembre 2015

Interview de l'artiste peintre Adrien Faveau


Lorsque j'ai vu les peintures de l'artiste peintre Adrien Faveau, j'ai tout de suite été séduit par ses thèmes, mais aussi les couleurs, sa technique, et l'ambiance qui se dégage de ses œuvres.
Adrien Faveau peint des portraits et des paysages urbains : << J'aime essayer de trouver de la beauté dans ce qui nous environne au quotidien. >> dit l'artiste. Le pari est réussi !
Adrien Faveau a accepté avec gentillesse de répondre à mes questions. Je suis heureux de vous faire partager l'univers de ce peintre. Interview :


Dimitri : Comment êtes-vous venu à l'art ?

Adrien Faveau : Je m'intéresse depuis toujours à l'art en général et j'ai eu la chance de pouvoir en pratiquer plusieurs dès le plus jeune âge. Les arts graphiques évidemment, mais également la musique (j'ai fait 15 ans de conservatoire pour apprendre le solfège et la pratique de plusieurs instruments). J'ai toujours adoré dessiner, mes cahiers d'école était toujours remplis de dessins et je n'ai jamais abandonné cette passion. J'ai fait des études plus traditionnelles et ai travaillé quelques années dans des domaines qui n'ont pas de lien avec l'art car il fallait bien que je vive mais je n'ai jamais arrêté de pratiquer des activités artistiques en parallèle.
Je dessinais beaucoup, je ne suis venu à la peinture qu'assez tard mais ça a été pour moi une véritable révélation, et je sculptais également.
Je ne pouvais cependant pas aller au bout de ce que je voulais faire en y consacrant si peu de temps et j'ai donc à un moment pris le risque d'interrompre ma vie professionnelle pour me lancer dans la peinture à temps plein.

Dimitri : Quel a été votre parcours artistique, votre formation ?

Adrien Faveau : J'ai pris des cours de dessin étant jeune pour connaitre les règles de bases du dessin géométrique (perspectives, points de fuites etc) mais aussi anatomique car je voulais faire des bandes dessinées et les dessins de personnages requièrent une bonne connaissance de l'anatomie en général. J'ai plus tard suivi des cours du soir donnés par des professeurs des beaux-art pour le dessin toujours et pour la peinture à l'huile, et aujourd'hui encore je participe à des ateliers de dessin de modèles vivants ou de natures mortes afin de perfectionner ma technique de peinture sur le motif, par opposition à la peinture d'après photos que je pratique beaucoup pour mes paysages urbains.

Dimitri : Des artistes vous ont-ils influencé ?

Adrien Faveau : Beaucoup d'artistes m'influencent, j'aime beaucoup les peintres américains, Edward Hopper par exemple ainsi que d'autres peintres contemporains actuels que j'ai eu la chance de rencontrer et dont j'ai appris beaucoup.

Dimitri : Vous peignez des portraits mais aussi beaucoup de paysages urbains. Pourquoi ce choix des scènes urbaines ?

Adrien Faveau : Je dessine depuis très longtemps des scènes de rue et des voitures. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours aimé cela. On me disait souvent lorsque j'ai commencé la peinture que c'était étrange de peindre des voitures car ce n'est pas très poétique, un peu à l'inverse de ce que l'ont attend de la peinture. Cela dit, aujourd'hui, les scènes urbaines plaisent et ce n'est plus étrange du tout. Je crois que j'aime essayer de trouver de la beauté dans ce qui nous environne au quotidien. Je n'aime pas particulièrement peindre un paysage magnifique car j'ai tendance à me dire que mon interprétation ne va pas pouvoir l'améliorer. A l'inverse, je pense que je peux embellir la vision d'une ville en me l'appropriant, en traitant ses couleurs d'une certaine manières et en la symbolisant.
 
Dimitri : Certains de vos paysages urbains représentent des villes américaines. 
Ces villes vous inspirent ?

Adrien Faveau : La structure de mes tableaux repose souvent sur la perpective et les villes américaines présentent des perspectives intéressantes car leur rues sont bien souvent très rectilignes.
Cela permet aussi d'avoir une grande profondeur et donc de dégager des plans bien distincts.
Ces rues rectilignes autorisent également une grande simplification des éléments de la rue sans nuire à la compréhension du tableau puisque l'oeil de l'observateur s'appuie sur les lignes directrices qui convergent toutes clairement vers un point de fuite vers lequel l'oeil du spectateur est guidé.
Cependant, je peins également des villes européennes, et notamment La Haye au Pays-Bas car je travaille pour une galerie de cette ville. Je fais un peu de Paris aussi parfois.

Dimitri : Afin de réaliser vos œuvres, quelles sont les différentes techniques que vous utilisez ?


Adrien Faveau : Je travaille exclusivement à la peinture à l'huile. Pour le reste cela dépend des tableaux, mais je peins le plus souvent sur des panneaux de bois fixés sur chassis comme le sont les toiles.
Je prépare le support avec du gesso fait de manière traditionnelle, ce qui me donne une surface quasiment aussi lisse que du marbre.
Je peins beaucoup avec des rouleaux en caoutchoucs et c'est pour cela qu'il me faut un support ultra lisse. J'utilise aussi de grandes raclettes, des tampons que je fabrique moi même pour faire des formes originales. En fait j'utilise beaucoup d'objets qui font des marques rectilignes et ça renforce d'ailleurs mon choix de villes américaines pour mes sujets. J'utilise des solvants pour délaver la peinture par endroit et lui donner un aspect usée, un peu "vintage". Je gratte la peinture avec des couteaux... Bref, le support doit être très rigide et lisse. Je peins aussi sur toile parfois mais j'utilise dans ce cas des techniques plus classiques, pinceaux, couteaux.
Pour finir, j'applique un verni brillant sur mes tableaux.

Dimitri : Vous identifiez-vous à un courant artistique ?

Adrien Faveau : Je dirais que c'est de l'impressionnisme car ma démarche est plutôt de peindre des éléments concrets ancrés dans le monde actuel. Et techniquement parlant, les coups de pinceaux ou d'autres outils sont bien visibles et décelables donc là encore c'est plutôt de l'impressionnisme.
Certains me disent que je fais du réalisme mais ce n'est pas le cas, c'est vrai que j'aime donner une impression de réalisme mais mes tableaux sont bien trop interprétés et symbolisés pour être du réalisme.

Dimitri : Ou puisez-vous votre inspiration ? Un film, un livre, une musique, peut vous inspirer ?

Adrien Faveau : En ce qui concerne les paysages urbains, je ne travaille désormais qu'à partir de photos que j'ai prises moi même. Pour chaque tableau, je me suis donc promené à San Francisco, New York, Paris ou La Haye avec mon appareil photos et je prend énormément de photos, à toute heure du jour ou de la nuit, sous toutes les conditions climatiques possible, et je fais le tri après. Parfois, un tableau est un mélange de plusieurs photos. J'ai une banque d'image énorme, j'en prend à chaque fois des quantité astronomiques car je ne peux évidemment pas me rendre à San Francisco ou New York très souvent mais je ne veux pas travailler à partir de photos qui ne sont pas les miennes et dont je n'aurais donc pas choisi les points de vue précis.
 
Dimitri : Pour finir, et en vous remerciant pour cette interview, quels sont vos projets, vos envies artistiques ?

Adrien Faveau : Pour l'instant, j'essaie d'affiner encore ma technique sur l'urbain, je cherche de nouvelle manières de simplifier et d'épurer encore certains éléments tout en conservant un niveau élevé de réalisme. En ce qui me concerne, une peinture me plait non pas si elle ressemble à une photo, mais si elle est une interprétation pertinente d'une photo ou d'une scène. Mon but est donc d'interpréter les photos pour que la peinture apporte vraiment une expérience différente de la photo. Je cherche donc de nouvelles techniques, j'expérimente beaucoup de chose, des fois ça marche, des fois non, il faut recommencer, persévérer...
Je continue également à travailler d'autres sujets pour mon plaisir personnel, portraits, nus, paysages naturels, que j'essaierai sans doute de réintroduire dans mes travaux destinés à la vente d'ici quelques temps.
Merci beaucoup à vous.





2 commentaires:

  1. Une belle découverte de cet artiste,ces oeuvres sont originales et je rejoins complètement quand il dit "qu'il essaie de trouver la beauté dans notre environnement quotidien".
    Un petit "faible" pour la toile de l'arc de Triomphe....(chauvinisme peut-être...?)

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    1. J'aime aussi cette idée de voir la beauté. Il est vrai qu'elle est belle cette toile

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